Chili con carne... à ma façon
J'ai décidé de débuter cette nouvelle rubrique consacrée à la cuisine par une recette que j'aime beaucoup réaliser.
J'ai un amour inconditionnel pour tout ce qui est épicé, pimenté et j'adore quand "ça arrache" comme on dit. Il est donc naturel que ce plat soit l'un de ceux que je cuisine très souvent. Je le trouve merveilleux dans les pâtes notamment (ben quoi ? les tortillas et moi on est pas très copain...)
Je trouve que les plats mijotés ont de nombreux avantages. En vrac :
- Ce sont souvent des plats traditionnels, un peu oubliés mais tellement conviviaux qu'ils méritent qu'on les remettent au goût du jour.
- Ils sont toujours très bons (bah oui, ça compte !)
- Ça sent bon (ça compte aussi !)
- Ils aiment se faire oublier un peu et sont encore meilleurs réchauffé le lendemain. C'est encore plus vrai quand des épices entrent en jeu car elles ont tout le temps de libérer leurs arômes.
- Ce sont des plats pour qui ne veut pas s'embarrasser de looonnngue préparation (n'entendez pas forcément par là des plats pour fainéant, sauf dans mon cas). C'est souvent la cuisson, lente le plus souvent, qui fait tout le boulot (comme pour la pâtisserie, qui occupe d'ailleurs une place particulière dans mon cœur, devinez pourquoi !)
- Généralement, on en met plein la vue et plein les papilles (comment ça, je radote ?! ça mérite d'être répété tellement c'est une vérité vraie !)
- Ça permet de ne pas rester enfermer toute la soirée dans la cuisine pour brandir victorieusement les plats au bon moment au risque de rater toutes les conversations intéressantes. Faites comme moi, préparer la veille et arrêtez d'être accro aux recettes "faciles en 15 minutes chronos pour des dîners réussis" qui sont au pire — c'est-à-dire le plus souvent — des catastrophes, qui nécessitent un timing impec' et une bonne dose de stress. Á moins que vous ayez déjà un staff en coulisse digne des plus grands restaurants, vous voyez de quoi je parle.
- Certains de ces plats gagnent également à finir en composant pour hachis-parmentier ou en gratin (haut les cœurs ! la mode est à la régression et aux plats merveilleusement pré-mâchés...). Prenez un bon bourguignon par exemple, s'il y a des restes, accommodez-les avec une bonne purée de pomme de terre maison (avec des morceaux ! évidemment...) et éventuellement un couche d'oignons confits aux pignons de pin grillés, vous ferez des merveilles... et des envieux. Mais ceci est une autre histoire qui vous sera contée une autre fois...
Le chili con carne est le plus connu des plats mexicains. Mondialement connu devrais-je dire. Il s'agit d'un ragout de viande épicée avec des gros haricots rouges. Personnellement, je trouve que les légumes se font un peu trop rare et que les haricots... disons que ce ne sont pas le meilleur ami de l'homme civilisé en société. Les puristes vont peut-être hurler mais voici une version re-proportionnée du fameux plat mexicain mais avec un fumet... toujours aussi exquis. Je vais essayer de vous donner des mesures mais, contrairement aux cosmétiques où j'aime la rigueur, j'y vais toujours au pif à l'œil pour les proportions.
- Faîtes revenir les légumes dans un peu d'huile d'olive. Ils doivent rester croquant. Réservez.
- Dans un cocotte en fonte (j'adoré !), faîtes revenir les oignons, les carottes, l'ail, le cumin et l'origan. Les oignons doivent commencer à être bien dorés. Réservez.
- Faîtes saisir à feu vif (très très important) la viande. Réalisez l'opération en plusieurs fois si nécessaire. Ils faut qu'elle brunisse.
- Ajoutez le mélange d'oignons, ça doit donner quelque chose comme ça :
- Ajouter le concentré de tomate, homogénéisez et laissez cuire quelques minutes pour que le tout s'imprègne.
- Ajoutez le bouillon de bœuf, la pulpe de tomate, la poudre de chili, le sucre, le sel et le poivre (attention sur le poivre, il y a déjà du piment dans la poudre et les deux ensemble ont tendance à s'exacerber l'un l'autre. Personnellement, il y a des fois où je n'en mets pas et mon chili ne s'en porte pas plus mal !). Á ce moment-là, la préparation doit être assez liquide (photo ci-après). Laissez mijoter jusqu'à quasi assèchement (plus c'est liquide, plus c'est long, mais plus c'est bon !).
- Ajoutez les légumes et éventuellement une boite de gros haricots rouges si vous y tenez vraiment, et laissez cuire encore jusqu'à avoir la consistance souhaitée (ça doit être assez pâteux).
- Servez avec des tortillas chaudes, de la crème fraîche, du cheddar rapé...
Je trouve que ce plat est au meilleur de sa forme le surlendemain de la préparation. C'est vraiment un plat qui aime qu'on l'oublie. Il se passe une véritable alchimie gustative et olfactive avec les épices qui méritent qu'on la laisse se produire tant elle rend ce plat divin. Vraiment, essayez, vous n'en reviendrez pas tellement cela décuple le goût du chili qui rééquilibre ses différentes saveurs de lui-même.
Attention d'ailleurs aussi à l'un des ingrédients majeurs de ce plats : le mélange d'épices. Ma poudre de chili est composée de piment for, paprika, ail, origan, cumin et girofle. Le paquet, dont le niveau est dangereusement bas — il va me falloir en racheter, vite, ça urge ! —, me vient des frères Tang dans le 13e. On en trouve facilement dans les épiceries asiatiques et exotiques.
Si vous êtes comme moi fana de plats sophistiqués et épicés, ne ratez pas celui-ci, il ne vous décevra pas. Alors régalez-vous !